le vent est gratuit, l'électricité éolienne est-elle moins chère ?

hélas non !

 

Le kW-h éolien est, après le solaire, le plus cher à produire : de 5à 9 c€ par kilowatt-heure contre

--  3 centimes pour le nucléaire

-- 4 à 6 centimes pour le thermique. Charbon ou gaz

ce coût est élevé car l'investissement (le coût de l'éolienne) est élevé de l'ordre de un à 1,5 millions d'euros par mégawatt de puissance.

En outre la densité énergétique (puissance produite par an et rapportée à 1 km²) est 500 fois plus faible que celles des centrales thermiques : 0,02 TWh/ an /km2 contre 10 TWh.

La production est fonction du cube de la vitesse du vent, donc très faible par vent faible ou modéré, ce qui fait qu’au total l'outil n'est utilisé, en équivalent capacité maximale, que de 20 à 25 % du temps.

Le problème de l'intermittence du vent fait que c'est une énergie « fatale », c'est-à-dire dont on ne maîtrise pas l'arrivée, le volume et la disparition et qu'il faut accepter quand elle arrive.

 C'est une production décentralisée, en général en zone rurale peu habitée.

 Ces deux caractéristiques posent des problèmes d'acceptabilité dans le réseau, quant à la stabilité de la puissance  et de la tension de l’électricité produite (c'est assez technique : l’électricité fournie au consommateur ne doit pas varier dans sa puissance ou sa fréquence au risque d’entrainer des troubles de fonctionnement des appareils électriques  ou électroniques) les réseaux classiques, conçus pour intégrer un flux électrique à sens unique, sont en effet incapables d'inclure à grande échelle la production décentralisée d'énergie. Ils sont essentiellement adaptés au transport de l'électricité des grandes installations nucléaires, hydrauliques, au charbon ou au gaz, qui permettent généralement de faire des économies d'échelle. Mais si un réseau secondaire local génère plus d'énergie qu'il n' en consomme, le retour de flux peut engendrer des problèmes de sécurité et de fiabilité. (Revue research’eu numéro 60, juin 2009)

l'énergie éolienne allemande a été une des causes majeures de la grande panne européenne de l'électricité du 4 novembre 2006 qui a plongé 10 millions d'Européens  de 8 pays dans le noir. La coupure d’une ligne de 400 000 v a entrainé des problèmes de puissance et fréquence de réseau, qui ont perduré du fait du recouplage intempestif et désordonné des éoliennes de l’est de l’Allemagne

 Il faut donc créer des réseaux « intelligents » ou SmartGrids, ce qui est coûteux : 15 milliards d’euro pour la France (Philippe  Ladoucette, Président de la CRE ( commission de régulation de l’énergie)  Decryptage  n° 21 de novembre/décembre 2010); et renforcer les lignes à haute ou très haute tension, car la puissance injectée sur le réseau lorsque le parc éolien fonctionne au maximum n'est pas négligeable. Ainsi la lettre institutionnelle de RTE «Réso » précise-t-elle que dans le nord-est de la France les ZDE prévues d'une puissance d'environ 400 MW seront directement raccordées à une ligne de 400 000 V ; et que dans la région Rhône Alpes Auvergne une deuxième ligne de 220 000 V va être créée entre le Puy et Saint-Étienne afin d'assurer l'évacuation de l'ensemble des énergies renouvelables. Ceci a un coût.

L'augmentation de la puissance de l'éolien installé entraîne également la création de centrales thermiques de soutien (les centrales existantes n'étant plus suffisantes) d'où un coût supplémentaire non négligeable et un impact négatif sur le bilan CO2. Et ce d'autant plus que l'éolien, en tant que production fatale, peut être vu comme une consommation négative …. . Le résultat … conduit  à un parc de production qui va contenir de moins en moins de moyens de base et plus de moyens flexibles (thermique en semi-base et pointe), ce qui peut poser des problèmes en termes de bilan CO2, notamment pour des parcs de production actuellement décarbonés -- ce qui est le cas de la France : 90% de la production se fait sans émission de CO2 : nucléaire et hydraulique -- ( printemps de la recherche de 2009 : insertion de l'éolien dans les réseaux, p 29.Document EDF- Octobre 2009)

D’ailleurs le réseau de transport de gaz naturel qui alimente 6 centrales électriques en fonctionnement et 4 en essai actuellement prévoit d’alimenter 15 centrales d’ici 2015 !

en conclusion, on citera encore le document précédent qui mentionne page 33 : « d'après les études de 2008 de la Direction Générale de l'Energie et du Climat du ministère du développement durable, le coût moyen de la filière éolienne se situe à 80 €MW/h, pour un facteur de charge annuel de 2200 h/ an. L'éolien n'est donc actuellement pas compétitif sur les marchés de l'électricité. C'est pourquoi des mécanismes de soutien sont mis en œuvre pour soutenir cette énergie. Le plus efficace est celui du tarif de rachat garanti. Ces mécanismes représentent un coût pour la collectivité qui a vocation à être supporté in fine par les consommateurs (en France, une partie de la charge du tarif de rachat est passée aux consommateurs à travers la Contribution au Service Publique de l’Électricité-CSPE). À cette charge, vient s'ajouter celle de la gestion de l'aléa dû à la production éolienne.(maintien de la puissance et de la fréquence du réseau)

La CSPE a augmenté de 66% en 2011, représentant  en moyenne 42 € pour le client résidentiel, soit 8% de la facture moyenne ; et devrait continuer à augmenter encore de façon importantes dans les années à venir ( revue Décryptage n° 22 de janvier/février 2011).

Au total elle a été multipliée par 3 entre 2009 et 2013,passant de 0,0045 € à 0,0145 € le kwheure.

Le surcoût annuel est estimé à un milliard d'euros et à partir de 2020 à 2,5 milliards annuels, payés par le particulier à travers la CSPE et le tarif de vente du kilowatt-heure ; nous rapprochant du tarif allemand le double du  tarif français, un des plus bas d’Europe. (0,27 centimes d'euros le kilowatt heure contre 0,13). À noter que les 3 pays d'Europe qui ont le plus développé les énergies renouvelables ( Allemagne, Danemark, Espagne) ont l'électricité la plus chère d'Europe, supérieure à 0, 23c€ le kilowatt-heure !

L'éolien, actuellement, ne se développe que dans les pays qui, d’une manière ou une autre, le subventionnent. La Hollande et le Danemark qui ont arrêté les subventions n'installent plus d'éoliennes. Car, comme vu  ci-dessus, l’électricité éolienne n’est pas compétitive avec le cout de l’électricité qu’elle remplace quand le vent souffle.

 

Au total l'électricité éolienne, bien que le vent soit gratuit, produit une électricité des plus coûteuses du marché qui contribuera à une augmentation inéluctable, importante et définitive du prix de l'électricité pour l'usager.

 

 

.                                                                              Sources principales : académie des technologies, EDF, RTE, institut Montaigne, CRE

 

 

Répercussions sur le prix de l'électricité